« Tiens, ce soir j’ai la plus grosse! »
C’est avec cette pensée euphorisante que peut débuter le
déplacement de Center7 à Annecy2 ce vendredi 17/02/2017. Le présage
sent bon. Il offre à l’homme toujours en quête d’un nouveau
témoignage de sa virilité: de la confiance, de l’assurance, de la
galvanitude. Et c’est agréable pour moi, le petit narrateur, moi qui
ne la sors jamais pour ces matches par équipe, victime du complexe du
vestiaire peut-être, des attributs aveuglants et surpuissants de mes
comparses sans doute. J’en avais d’ailleurs rêvé dans la semaine. Du
coup, je l’avais préparée, nettoyée, astiquée ôtant les
dernières traces des petites filles qui l’avaient utilisée. Et à
18H45, sur le parking de l’Home of the Whopper de Meylan, elle
trônait prête et impatiente de s’exciter pour la nuit. Et ce ne sont
ni Phil Chang, Flo Sandevoir ou petit grand Seb le Gall arrivés tour
à tour qui pouvaient contrecarrer le projet et l’effet… de loin ma
Polo était ce soir le véhicule le plus grand de l’équipe!
Grâce à elle, le voyage fut comme à l’accoutumée agréable: les
genoux de Flo Sandevoir m’assurant un massage du dos gratis de plus
d’une heure, mes phalanges de la main droite ayant le bonheur de
frotter régulièrement le genou gauche et glabre de Phil Chang, et la
silhouette du petiot taquinant ma visibilité sur une vitre arrière
déjà disparue sous un sac. Bref un bonheur délicat à peine
perturbé par le gazouillis buccal du Flo qui se tapait son menu
Burger King en philosophant sur le manque de civilité de la jeunesse
d’aujourd’hui: « Scrountch, vous vous rendez compte, scrountch, je
faisais la queue, scrountch, et là ya un gars, scrountch, qui double
toute la file, franchement, le manque de civiliscrountch, y en a marre
scrountch! Au fait Nico, scrountch, pour éviter les bouchons sur la
VRU de Chambéry, scrountch, passe par la voie d’urgence sur la
droite, scrountch, moi je le fais et je t’assure que çà nous fera
gagner un max de temps scrountch. Donc, je vous disais, les gens c’est
tous des … scrountches! » [note: scène à peine revisitée]
Confiants et sereins, nous arrivions à la minute pile prévue par
captain Yoda au Visaform de Seynod, affutés pour la formalité: 4/0,
12 jeux à 1, l’unité démontrant notre respect pour nos hôtes.
– pour les 4, match sérieux et plutôt à sens unique de Nico
Guérinot face à Fabien Inclair: 11/7, 11/8, 11/5.
– pour les 1, match de patron de Seb devant Kevin Passalacqua en
marquant les points importants: 14/12, 11/4, 11/9.
– pour les 2, match accroché des capitaines mais gagné par Lenotre
sur Alex Leleur Mosca, grâce à son calme et à son expérience:
11/6, 14/16, 11/7, 12/10.
– pour les 3, match en apparence sans enjeu tranquillement mené par
Flo opposé à David Bergeret: 11/7, 12/10, 11/5, mais qui pourrait
avoir son importance en cas de match average final.
Et c’est donc logiquement « the man who lost a game » qui rinça la
tournée d’équipe. Plus largement, captain Yoda marqua l’after de son
empreinte pour nous avoir sorti un « Andréas Zikos » flegmatique au
petit jeu du « c’était ki-ki jouait dans l’équipe de Monaco en finale
de C1 2003-2004? ». Non c’est sûr, niveau culture c’est lui qui a la
plus grosse!
Nico