Où qu’il est l’habemus prodigum ?
Qu’est-ce qu’il aime, le capitaine ?
Il aime avoir un effectif conséquent et, à J-3, choisir les 4 meilleurs joueurs du moment.
Il aime sélectionner et ainsi remercier le joueur assidu, le joueur travailleur, le joueur modeste avec des stats élogieuses – oui c’est vrai moi j’ai gagné 100 % de mes matchs, pas toi ? Tu sais ce n’est pas si compliqué, avec un peu de travail et un minimum d’intelligence…
Il aime aussi mettre de côté, recaler, oublier, tinder-swiper le joueur un peu mou du genou, ou en perte de repères, ou abonné à la loose, ou qui sent fort des aisselles, ou celui qui s’appelle Costa parce que jl’aime pas trop Costa (peut-être pour ses aisselles aussi), ou qui aurait – ô malheureux – failli au code d’honneur du kikipaiesoncoup.
En définitive son kiff c’est d’exercer son pouvoir de chef, faire la pluie et le beau temps, pour le bien de l’équipe, la tirer vers le haut (mais pas trop non plus et j’en profite pour faire un rappel aux plus néophytes, le squash est un sport se jouant dans espace fermé et la hauteur de plafond n’est pas infinie, surtout à Echirolles).
Après une évaluation complète et un suivi longitudinal poussé de tout l’effectif, d’une étude approfondie des forces et faiblesses des adversaires, ce n’est alors certainement pas d’un chapeau que le capitaine sort les noms des 4 joueurs qui auront l’honneur de représenter Center 7 pour le déplacement du vendredi soir 22 mars à la Break Sportif Arena d’Echirolles pour affronter l’équipe hors-les-murs de Gières.
Et cette liste de 4 joueurs, accompagnée d’avis éclairés et d’objectifs SMART ciblés, est modernement communiquée – par e-mail, à l’ensemble de l’effectif.
Rien ne vaut un exemple, c’est toujours parlant un exemple et celui qui vient ne fait pas défaut.
Extrait in extenso du mail envoyé par Loic Balbo (aka le capitaine) en prévision du match du 22 mars à la Break Sportif Aren…..
« Bon ben encore une fois, on prend les mêmes et on recommence.
L’équipe sera composée de :
1/ Serge. On a besoin et il serait temps que tu gagnes ton premier match.
[Sous-texte : tu es une buse mais j’ai pas le choix]
2/ Nico. Il faut que tu consolides ton ratio victoire/défaite.
[Sous-texte : tu es tout juste un peu moins nul que Serge mais j’ai pas le choix]
3/ Max. Pour ton 2ème match avec l’équipe il faudra que tu gagnes ou que tu paies ton coup.
[Sous-texte : tu viens d’intégrer l’équipe alors je ne peux pas trop juger mais le démarrage n’est pas brillant. Au mieux tu peux payer ton kikipaiesoncoup. En somme tu es une buse en devenir mais de toutes les façons je n’ai pas le choix]
4/ Philou. Que tu gagnes enfin un match quand tu mènes 2*0, 10/4 !
[Sous-texte : Je t’aime aussi mais tu es une buse comme les autres et je n’ai définitivement pas le choix]
»
Moi je vous le dit ça sent la fin de saison – et 2023/2024 ne se dessine pas comme étant le meilleur des millésimes.
Match des n°4 : Arnaud [Chauvière] vs Philou
Depuis 1 mois Philou ressent les troubles d’un stress post traumatique. Ces nuits sont courtes. Vers 3 heures du matin, mouillé de transpiration, il s’agite et crie sans relâche…au loin les pensionnaires de l’hôpital Saint Robert l’écoutent avec attention et compréhension.
Philou mène comme prévu assez rapidement 2*0, 10/4. Il faut revenir à l’origine du mal, le combattre, annihiler la reviviscence répétitive de cette impensable défaite.
Et vous savez quoi ? Sous les encouragements nourris de ses coéquipiers (dont le fameux mais néanmoins incompréhensible à ce stade « Tu es cohérent, tu es cohérent !!! » de Nico) Philou prend ce 3ème et dernier jeu 11/9. La malédiction est levée et, avec un résultat comme celui là, le kikipaiesoncoup ne risque pas de lui tomber sur le coin de la gueule en fin de soirée.
Victoire : 11/4, 11/6, 11/8
Match des n°1 : Nicolas [Gaude] vs Moi
Comme je n’aime pas trop contrarier mon capitaine, je me suis employé à gagner contre le meilleur joueur de la poule A de R2 AURA. Et ceux qui ajouteront que ce dernier était blessé, courait comme un poule étêtée à une patte, offrait les points à son adversaire du soir (moi) dans des shots improbables dans la seule optique d’amuser ses coéquipiers, ne sont à mes yeux que des jaloux.
Le ‘habemus prodigum’ du soir c’était moi et puis voilà ! (je commence à comprendre l’intérêt d’écrire soi-même le compte-rendu ; l’égo peut s’y développer s’y déployer allègrement, sans retenue).
Victoire : 11/4, 11/7, 13/11
Match des n°2 : Bastien [Deshayes] vs Nico
On retrouve Nico (le habemus prodigum de la dernière soirée équipe) éclatant de confiance en pleine psalmodie au moment de rentrer sur le court :
« Ne serais-je pas le Kwisatz Haderach (קְפִיצַת הַדֶּרֶךְ), le Mhadi (المهدي ), le messie, l’élu ?»
« Ne serais-je pas le Kwisatz Haderach (קְפִיצַת הַדֶּרֶךְ), le Mhadi (المهدي ), le messie, l’élu ?»
« Ne serais-je pas le Kwisatz Haderach (קְפִיצַת הַדֶּרֶךְ), le Mhadi (المهدي ), le messie, l’élu ?»
« Pourra, mon adversaire, la balle voir seulement un peu rapide tellement sera, elle, que faire ? »
« Pourra, mon adversaire, la balle voir seulement un peu rapide tellement sera, elle, que faire ? »
« Pourra, mon adversaire, la balle voir seulement un peu rapide tellement sera, elle, que faire ? »
« Amour, je suis, arggghhh, à ton Seigneur vider, toi, dévote Ouryel, les couilles, ton plaisir pour ?»
« Amour, je suis, arggghhh, à ton Seigneur vider, toi, dévote Ouryel, les couilles, ton plaisir pour ?»
« Amour, je suis, arggghhh, à ton Seigneur vider, toi, dévote Ouryel, les couilles, ton plaisir pour ?»
Vous remarquerez que tout prof de français qu’il est il ne psalmodie pas des alexandrins !
Et comme la crise de mysticisme duno-frenchieshoresque confine à la décohérence, à la désorientation, à l’amollissement musculaire, à la perte de repères, à la repousse des aisselles (enfin aux poils qui sont dessous), Nico plonge dans un trop plein d’amour du je-fais-n’importe-quoi-mais-j’assume. Alors Bastien Deshayes une fois et ça passe, Bastien Deshayes encore et ça passe toujours, tant et si bien que Bastien fait chuter notre Nico !
Défaite : 11/4, 2/11, 13/15, 8/11
Match des n°3 : Arnaud[celui là c’est Després] vs Max
Comment dire ? On le connaît bien le Després, l’agriculteur-éleveur de double-murs ! Et lui, il n’a pas besoin de son tracteur et de ses bottes de paille pour annoncer la couleur ou la trajectoire. Du coup on l’a briefé notre Max, histoire qu’il déferraille ce lointain cousin de Didier Deschamps.
Résultat : Je ne sais pas si la foire de Beaucroissant venait de se terminer mais l’Arnaud il en avait encore plein ses caisses et ses cagettes des boasts nourris au bon grain. Et Max n’a pas pu faire autrement que de se les bouffer !
Défaite : 4/11, 10/12, 6/11
Nul gagnant pour Center 7.
Et le Kwisatz Haderach (קְפִיצַת הַדֶּרֶךְ) nous régale de son kikipaiesoncoup ! Mais non ? Messie !
Ensuite pour ma part c’est dégustation de Gallia West IPA en regardant Mathilde de façon certainement un peu trop insistante à son goût…et je repense à Legall, Le Grand, lors d’une soirée équipe au Break, amouraché d’un soir de la barmaid ; c’est comme une malédiction !
Mais je reviens à table et face à moi se trouve Arnaud C., mon lot – non consommé, d’un précédent Open. Et oui l’asso de Gières, enfin Jenn, pour ses opens offre comme lot – de temps à autres – des nuits d’amour avec Arnaud C. Je ne sais pas si son calendrier est bien rempli – mais on a du mal à caler une date. En attendant, sa femme, pour faire retomber mon désir, discourt sur l’inférence tridimensionnelle de je ne sais plus quoi exactement (faut demander à Max)…
Arnaud C. et moi, le regard rivé dans nos assiettes mangeons tranquillement notre aubergine flaccide ; ce soir au menu de Fred c’est Moussaka.
Serge