On n’est pas des stars !!!
« On n’est pas des stars !!! ». Une semaine après notre rencontre contre nos amis d’Ugine Squash 1, ces mots résonnent encore dans nos têtes, annonciateurs, ou plutôt révélateurs devrais-je dire, d’une cuisante défaite de C7 (c’est assez rare pour le signaler), que je m’en va vous compter sans détour aucun.
La bonne chose, c’est que « Sallanches » et « Ugine », c’est fait, terminé, purgé, sanctifié. Plus besoin d’aller se cailler les miches au fin fond du pays Savoyard, un soir sombre de décembre, par -15, avec 20 cm de neige, et avec un mec au volant qui a du mal à extirper les pièces de son tube d’aspirine parce qu’il a les doigts gelés. A partir d’aujourd’hui, on ne joue quasiment plus qu’à domicile. La mauvaise chose (ou la moins drôle, faut pas déconner y’a pas mort d’homme quand même), c’est que notre bilan comptable sur ces 2 déplacements est proche du pitoyable (0 point, 7 défaites sur 8, 11 malheureux jeux gagnés).
Ouaze nous indique 1H08 entre Squash Center et le centre Atlantis d’Ugine, une pluie fine nous accompagne tout le long du trajet, l’ambiance est studieuse dans la voiture, des anecdotes remontent entraînant des petits rires moqueurs, des noms d’oiseau fusent, confirmant l’adage que oui, « les absents ont toujours tort ». Certains ont pris cher mais je tairais les noms.
Arrivés à bon port et à l’heure. Nul besoin d’agresser les petites vielles dans la rue pour demander notre chemin, aussi correc’ soient-elles, normal le pilote c’est Philou.
Petit passage par l’accueil de l’Atlantis, on demande à la dame (qui elle était très correc’ pour le coup) où sont situés les squash.
« Les scouatches ? » nous demande t’elle. Il n’en fallait pas plus pour réveiller la fibre libidineuse d’un Sergio toujours à l’affût, qui sans plus attendre, se jette sur la sujette et l’assaille de questions/affirmations en tout genre, histoire d’essayer d’extirper un 06. On ne saura pas si au final, l’animal eu gain de cause, toujours est-il qu’on retrouvera la donzelle au bord des parquets un peu plus tard, et il m’a semblé distinguer des paillettes dans ses yeux.
On trouve les vestiaires sans problème, bien équipés, avec des casiers de grande contenance, une clé pour fermer, et gratos de surcroît. Cela n’empêchera pas mes camarades de jeu, des garçons plutôt rationnels pourtant, de déclarer que non, « les casiers c’est pas bien, vaut mieux mettre toutes nos affaires civiles dans les sacs de squash, avec nous, y compris les godasses de ville détrempées ». Que m’importe, je décide de faire mon ringard et d’utiliser les casiers mis à disposition de la clientèle justement à cet effet.
Franchement, les terrains sont nickel, les parquets impeccables, des murs blancs propres, des luminaires au top, tout pour passer un bon moment de sport.
J’attaque en 4 contre Renaud, un quinqua poivre et sel avec des bas de contention (toujours se méfier de ces types-là). Le rebond est plus que surprenant, la moindre pichenette peut envoyer la balle sur le frontal avec un retour sur la vitre sans toucher par terre. J’ai eu terriblement de mal à trouver la bonne longueur, je ne l’ai d’ailleurs jamais vraiment trouvée. Je suis derrière dans tous les jeux, je cours après le score et c’est un peu avec surprise que je me retrouve à 2 jeux égal. Le 5ième démarre sur les mêmes bases que les précédents, voire pire, ce qui fait que je me retrouve à balle de match 4 contre moi. J’entame une remontada (avec de la longueur ce coup-ci) et je sens mon adversaire paniquer. 9/10 contre moi, je joue une balle devant à gauche, je le vois s’avancer et reprendre la balle un peu à l’arrache. Au moment même où je dois frapper, je visualise bien la scène : je vois le mur, puis Renaud devant moi à 1m, et la balle entre ma raquette (levée) et Renaud. Dans 99% des cas, le mec s’arrête et demande le stroke. Dans 0,9% des cas, le mec joue quand même. Dans 0,1% des cas, le mec joue, se chie et rumine sa défaite pendant toute la soirée et une partie de la nuit. Quel scénario ai-je pris selon vous ?
Ugine 1, C7 0.
Au tour des 1, notre Sergio (encore tout émoustillé de sa rencontre furtive avec la dame de l’accueil) et Max, beau duel en perspective. Le Sergio, lui la longueur, il n’a pas mis longtemps à la trouver. Il joue bien et juste et prend les 2 premiers jeux sans trop de difficulté par 2 x 11/7. Puis le syndrome de Stockholm fait irruption dans son esprit, il perd ses longueurs, ses shots et son bon sens pratique (3/11 et 6/11).
S’engage alors un 5ième sous tension. Patient, relâché, notre Sergio prend le jeu par le bon bout pour s’offrir 4 balles matches à 10/6. L’affaire est pliée semble t’il…mais un match de squash n’est jamais terminé, on le sait tous, certains le savent même mieux que les autres. Max revient à 8/10 et sur un coup droit, il met la balle dans la tôle, je coche le 11/8 gagnant mais en levant les yeux je vois que Max demande le let pour contact au moment de la frappe, Sergio acquiesce et confirme le contact. Le tout est de savoir si le contact a eu lieu dans le swing, auquel cas le stroke est la bonne décision, où si il a eu lieu dans la préparation avec un geste ample. Max plaide pour le scénario 1, Sergio pour le 2, je choisis le 1 (en toute honnêteté). Malheureusement, je pense que ça a décontenancé Sergio, même si on l’a vu s’arracher comme un malade sur l’avant dernier échange (j’ai compté au moins 2 aller-retour frontal-vitre) et il perd 6 points d’affilée pour donner la victoire à Max.
Il a dû me maudire le Sergio, ce que je peux comprendre bien évidemment, et je profite de cette tribune pour lui glisser un bisou dans le coup et des excuses malgré tout (même si la décision me semblait être la bonne à cet instant).
Ugine 2, C7 0.
Match des 4 entre Greg (alias Greggy) pur produit drômois, adepte de tag urbain, et Benjamin d’Ugine.
Je n’ai pas eu trop le temps de voir le jeu. Les points défilaient trop vite, le temps que je les marque sur le Whattsapp, j’avais déjà 2 ou 3 points de retard.
Greg n’y était pas du tout, ni dans le tempo, ni dans son jeu, ni dans l’intention. Il s’est fait proprement décalaminer de bas en haut par tous les trous. Ah quand on le voit frapper de rage avec ses petits points sur son tamis, c’est que l’affaire est mal embarquée. Au détour d’une balle de Benjamin envoyée au fond à gauche dans le nick, on a même entendu le Greg lâcher un « et en plus il a de la chatte ! ». La cerise sur le gâteau (là c’était plutôt la paquerette sur le colombin), c’est qu’il se retrouve très bien placé pour le kikipaiesoncoup.
Ugine 3, C7 0.
Nico contre Damien pour le dernier match, celui des 3. Le suspense est clos mais pour l’honneur, on se doit de tout donner. C’est ce que fait notre barbu, il a dooonné, il a dooonné.
Je n’ai rien vu de très particulier dans ce match, les 2 joueurs n’ont pas produit un gros jeu, et ils ne jouaient pas en même temps, dans l’esprit, c’était plutôt du « à toi, à moi ». Celui qui gagne dans ce genre de match, c’est celui qui commet le moins de fautes, et c’est ce qui s’est passé. Nico perd le dernier jeu 8/11, et ce malgré un coaching du feu de Dieu, dont voici un extrait que je vous livre en vrac (no fake, all true) :
« allez remotivation…fait du vélo, fait du vélo, fait du vélo…allez, t’envoies du lourd maintenant, faut que tu décalamines la…faut qu’on change tous de sport, faut faire un autre truc…oh c’est marqué sur ton maillot, t’es Center 7, c’est pas de la merde…tu te mets au diapason, tu te mets au diapason, penses pas à nous, penses qu’à toi, joues la perso ».
Ugine 4, C7 0.
La soirée de termine dans la douceur, sur fond de diots et de crozets, agrémentée d’un petit rouge qui piquait un peu. Le retour se fait dans le calme. Nico et Sergio nous ont fait part de leur inquiétude quand au réveil du lendemain, car oui, quelques heures plus tard, ils devaient arpenter de nouveau les parquets et officier dans le tournoi de Center.
Putain, c’est long Ugine-Seyssinet quand tu t’es pris une bourre !!
C’est environ vers 1H30 du matin que se termine notre périple. Nico nous avouera quelques jours après qu’il s’est glissé dans son pyjama Petit Bâteau à 2H04 exactement. Le Sergio je sais pas, je pense qu’il s’est endormi dans les yeux pailletés de la dame de l’accueil.
Prochaine bourre…pardon prochain match, le 24 novembre chez nous…CA VA CHIER !!!
Philou