UN compte-quoi ???
Je vais vous conter une histoire qui prend racine il y a presque 2 millénaires de cela… ou 2 décennies. C’était un temps ou de jeunes et beaux gladiateurs décidèrent de risquer leurs vies pour leur équipe. Ils commencèrent tranquillement à titiller la compétition en départementale dans une équipe nommée Time 1. Non qu’ils étaient les meilleurs, mais parce qu’il n’y avait qu’une seule équipe.
Ils la firent monter en régionale, recrutèrent des aussi jeunes qu’eux, et quelques plus jeunes, et menèrent fièrement leur équipe, bientôt accompagnée d’autres équipes, tant ils étaient inspirants.
En ces temps glorieux, naquit une forme de religion pour ces guerriers. Non pas celle du kikipaisoncoup qui était déjà appliquée depuis fort longtemps, mais celle du C.R.
Un C.R. n’était pas alors un cercle rond, un circuit rautomobile, ou un con renommé, bien qu’il y en eu… Mais un compte-rendu. Non seulement ces soldats étaient fiers d’être sélectionnés par leur capitaine pour représenter l’équipe le soir venu, mais ils étaient également fiers, d’être choisi ou même de se désigner pour rédiger le compte-rendu qui servait non seulement à informer les non-sélectionnés du résultat de la rencontre, Mais surtout des à-côtés non moins intéressants.
Certes, ils ne furent qu’une poignée à s’être adonnés à cet exercice tout au long de ces années folles, mais pour quel résultat ! Nous revivions alors nos combats acharnés, tels Le petit Prince contre Zarak en leurs temps glorieux,
(Et oui, j’ose !)
nous réécoutions la vie de Martine, icône hétéro de la vieillesse décadente de Beauvais, nous conter ses envies, ses craintes, ses angoisses, nous attisions la colère de serveuses amoureuses de body-builders, nous revivions toute la philosophie étalée sans grand savoir de chacun des joueurs, nous ressentions les cris et encouragements spirituels qui avaient été vociférés, nous étions là !
Nous roulions jusqu’à des clubs et équipes aujourd’hui disparus. La Roche/Foron, City Green, Bourgoin Jallieu, TSV, nous jouions, nous gagnions, nous perdions, nous mangeaillions, nous buvions, … et ces compte-rendus nous faisait le revivre ces moments de joie.
Puis, nous avons rejoint Center et sommes devenus C7, avons intégré de nouveaux joueurs, en avons perdu d’autres, mais nous continuons à faire comme avant. Nous n’écoutons plus Martine qui doit être bien défraichie maintenant, Zarak nous a fait un presque procès, mais nous jouons, perdons, gagnons, racontons toujours autant de conneries, en ayant oublié que nous avons fêté les 40 puis les 50 ans de certains, oublié que les blessures ont eu raison d’autres, oublié que nous prenions plaisir à écrire et à lire ces comptes-rendus. Nous avons aussi découvert que 8 bières ça commence à faire beaucoup et qu’un galopin pour finir la soirée a remplacé le dernier verre chez certains, non pas par résolution, mais parce qu’une bouteille d’un litre dans la voiture n’est plus suffisamment grande pour tenir un voyage de 10 kilomètres !
Nous avons aussi découvert que plus personne n’est fier de vouloir rédiger un compte-rendu et ça, il va falloir que ça change, parce que ça c’est notre deuxième marque de fabrique ! Alors je m’y colle aujourd’hui alors que je n’étais que spectateur silencieux, mais que ça ne se reproduise pas ! Ah, tant que j’y suis, il y avait un match vendredi. On recevait UGINE, 3ème de la poule à 2 points de nous. L’équipe, remaniée au dernier moment était composée d’Eric, Greg, Nico et Phil. Sur place Yo et. Philou avant poussé la balle pendant une heure pour voir s’ils étaient encore apte à jouer. Flo m’a rejoint pour supporter l’équipe avant qu’on ne découvre que Serge traînait dans le coin aussi… Presque au complet donc… Mais pas un volontaire pour le C.R.
Eric, à son habitude est entré stressé sur le court face à Boaventura. Mais à 7-7 dans le premier il a fini par comprendre qu’il devant prendre le dessus. Après la prise du premier jeu, un coaching de dingue de tout un tas de vieux qui essaient de lui dire comment jouer, il remporte son match 3-0 (11-7 / 11-4 / 11-3),
Phil se positionne face à Dimitri, ou plutôt face au poignet de Dimitri. Le temps de commander une bière qu’il faut déjà le coacher après la perte du premier jeu… Pas d’inquiétude, il faut juste qu’il se réveille, dit-il en s’assénant lui-même quelques claques. Chose surprenante, c’était donc vrai, il fallait juste qu’il se réveille pour l’emporter en 3 (6-11 / 11-3 / 11-6 / 12-10),
Greg et Nico, attentifs et inquiets de leurs jeux, me glissent alors à l’oreille un gentil « Chier, Greg a perdu un jeu ».
Greg, entre à son tour, fier de ses 100% de victoires. Son déplacement chaloupé à la Mister Bean ne suffit pas à surprendre Max, son adversaire du soir qui lui ravit le 1er jeu. Le coaching se remet en place et, magie du sport, le Greg s’impose et remporte les 3 suivants (4-11 / 11-9 / 11-5 / 11-8),
Nico, fier de ses 3 défaites en 4 matchs et de son jeu léché à l’entrainement n’a aucun doute quand il entre face à Renaud. Surtout depuis qu’on gagne 3-0. Et c’est avec classe, ou pas, qu’il enchaine les tie-breaks pour l’emporter lui aussi 3-1 (12-10 / 7-11 / 14-12 / 12-10).
Grâce à tous ces points perdus il paiera son kikipaisoncoup, mais pas à toute l’équipe qui elle, avait déjà 2 verres à finir et a dû passer à table avant le rinçage du Nico… C’est donc à une équipe réduite, en digestif, qu’il a payé sa bière aux survivants, et son galopin au Philou…
Les héros du soir !
Kap’ Loïc